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Sur les Chemins de la Tradition

Sur les Chemins de la Tradition
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Qui suis- je ?

Je fus femme de ménage dans les pyramides, devenu rat de bibliothèques...passionné de recherches dans la Connaissance, de rencontres (certaines épicuriennes et mystiques) , partages, échanges. L'âge venant je me suis mis quelque peu en isolation avec pour devise principale des orteils aux oreilles...et dans un passé récent devenu un être rayonnant...Tous ces mots ont souvent des valeurs cachées...comprenne qui pourra...Cherchant devenu Passeur...

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D'abord, dans qui suis-je ? , je me présente...un peu.

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L'outil de recherche en colonne de droite (au-dessus des derniers commentaires) est très pratique : en plus des tags il permet de faire une recherche sur n'importe quel sujet. En cliquant sur l'un des tags ou d'une catégorie  vous obtiendrez la liste complète des articles sur ce sujet.

L'écriture et la lecture des commentaires se fait au bas de chaque article. Pour mémoire : les commentaires sont modérés avant publication,tout commentaire spam est immédiatement signalé au support hébergeant et détruit.
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Ces explications seront complétées au fur et à mesure des migrations vers la nouvelle formule...

Et pour TOUT avoir sous les yeux : http://www.verlatradition.fr/summary

 

 

30 juin 2015

Canicule : information pratique météo

Nous savons qu'une alerte canicule est en cours sur la France ; point n'est besoin de rappeler les précautions d'usage à ce sujet et les dispositions à prendre, tout cela est annoncé partout.

Le site de Météo France est très précis, fort détaillé et d'un usage simple :

http://www.meteofrance.com/previsions-meteo-france/

Vous pouvez y programmer votre département, puis vérifier, et ensuite reprendre le lien ou le mettre en favori pour pouvoir le consulter à tout moment. Ainsi par exemple le département du Rhône pour la semaine à venir :

http://www.meteofrance.com/previsions-meteo-france/#rhone/dept69 plusieurs options sont possibles : regarder jour par jour et par demie-journée, consulter l'annonce de pluie, de vent, et de température (même les UV pour les candidats au bronzage).

Et en promenant la souris sur la carte, les différentes villes du département apparaissent et donnent les détails de prévisions.

 

Voilà donc une information pratique et utile, valable toute l'année, et en particulier en périodes de problèmes météorologiques.

grosoleil

17 juin 2015

Pour vivre ensemble en parfaite harmonie

code moral

17 juin 2015

Emma Calvé

Je viens d'entrer en possession de l'édition originale (encore une...) d'un livre qui sort du commun : celui des mémoires de Emma Calvé (1858/1942) tenues sous forme de journal et publiées chez Plon en 1940 sous le titre : "Sous tous les ciels, j'ai chanté...". Calvet était son nom de famille mais, sur la suggestion de son professeur de chant de l'Opéra de Paris, elle transforma son nom en Calvé.

Je pense que, compte-tenu du personnage, bon nombre d'articles, de livres, d'études ont été présentés sur elle, et volontairement je n'ai fait aucune recherche à ce sujet. Si ce n'est de rechercher sa voix puisqu'elle déclare avoir été enregistrée sur phonographe ; en voici le lien pour l'entendre chanter :

reproduction Gallica/BNF http://gallica.bnf.fr/Search?ArianeWireIndex=index&p=1&lang=FR&f_typedoc=audio&q=Calv%C3%A9%2C+Emma

Ce livre, abordant la période 1881/1938, est absolument passionnant : elle a voyagé et chanté dans le monde entier, elle a rencontré les personnages importants de son époque, et ce dans tous les domaines, artistiques, politiques, aristocratiques (souverains régnants). Partout, elle triomphe, mais chante aussi dans des galas de bienfaisance, achète près de son château de Cabrières une maison d'accueil pour jeunes filles. Elle est même reçue en Russie par la famille impériale dès 1895 pour laquelle elle a chanté.

Les 295 pages du livre fourmillent d'anecdotes : il est à remarquer que bon nombre de personnages sont ses amis, mais elle n'en donne ni les tenants, ni les aboutissants. Dans quelle circonstance a-t-elle rencontré Untel, quels furent leurs rapports, nous ne le savons pas car son journal est la description de tranches de vie.

Nous nous contenterons ici de quelques anecdotes concernant des personnages devenus bien connus des lecteurs de ce blog.

Premier passage :

Chez Mme Tolla Dorian, j'eus le rare privilège de connaître le comte de Villers de l'Isle-Adam. Il possédait un maintien royal qui l'aurait fait remarquer entre tous. D'une belle vois sonore, il parla de l'art du poète et du musicien avec une sensibilité prodigieuse.... Stanislas de Guaita parla aussitôt du livre Axel que venait de terminer Villiers, disant que, par ses idées philosophiques sur la destinée et sur le rêve, le monde occulte et le monde passionnel, Axel était le frère de Tristan...

Dîner chez Camille Flammarion

Au nombre des convives : de Rochas, le docteur Encausse, Charles Richet, William Crookes (de passage à Paris), etc... Le grand astronome avait choisi pour les dames des noms d'étoiles. Deux jolies Américaines étaient tout naturellement désignées pour représenter Diane et Vénus. J'avais le grand honneur d'être Véga de la Lyre ! Conversation très intéressante sur l'astronomie, l'hypnotisme, le spiritisme, la télépathie, etc... On avait endormi une jeune femme qui ne voulait plus se réveiller, disant dans son sommeil hypnotique : "Laissez-moi, je suis si bien ici ; quel doux repos ! quelle horreur de revenir sur cette vilaine terre !" 

après la Damnation de Faust de Berlioz le 30 avril 1903 lettre reçue :

Madame et chère amie,

Vous avez chanté ce rôle de Berlioz avec un style d'une pureté incomparable. Quelle jeunesse de voix ! Quelle cristallité de son ! Je ne vous avais jamais entendue aussi classique, aussi magistrale ! C'est la perfection même. L'esprit le perçoit aussi bien que l'oreill, et surtout dans cette musique où les timbres font le rôle les uns des autres, et où vous avez dû vous faire violon. Comme actrice, vous avez été aussi goethienne que possible, et ingénue étonnamment. Vous auriez réjoui de Allemands lettrés. Ma femme est enthousiasmée, vos deux admirateurs .  J.Péladan

Il ne fait pas de doute que, dans ses fréquentations, Emma Calvé avait des personnes sortant de l'ordinaire et rattachées à la Tradition : on imagine seulement le repas chez Flammarion avec les convives qui y sont cités ! D'ailleurs les sujets des conversations y sont bien précisés, en plus d'une expérience d'hypnotisme. Les étoiles citées sont également fort intéressantes et méritent une réflexion.

J'ai annoncé ne pas avoir consulté volontairement les écrits à son sujet, ceci pour ne pas être influencé, mais cela n'empêche pas le lecteurs curieux (il y en a) de les rechercher, notamment certaines études concernant de Groupements initiatique ou même Rennes le Château (en prenant bien garde de ne pas se brûler en jouant avec les allumettes...)

 

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15 juin 2015

Remerciements aux visiteurs

Le nombre des visiteurs s'accélère, prouvant par là l'intérêt qu'ils portent au contenu de ce blog.

En effet à titre d'exemple, le compteur a marqué 15000 le 1er avril (si, si c'est vrai !), 17200 le 27 mai et il vient de dépasser les 18000 ; je suis très fier, ce qui n'est pas mon habitude, de cette marque de reconnaissance. Les visites se répartissent sur plusieurs sujets, certains font même un "tabac" quand ils sont consacrés à la Tradition, à ses tenants, à ses aboutissants et à ses représentants.

Bien sûr, il y a le fil rouge "Maitre Philippe" ; j'ai expliqué pourquoi il l'était difficile de l'appeler ainsi, je lui préfère le Mage Philippe, compte-tenu de ce que j'ai pu démontrer à son sujet, car sa personne, son message sont totalement différents de la légende dorée que l'on a créée autour de lui, de sa famille, de ses amis...et je n'ai pas fini...

Il est regrettable que certains ici, là et ailleurs ne considèrent la Tradition que comme un combat de boxe, et de ce fait la trahissent ; comme l'explique René Guénon, avec lequel je ne suis pas toujours d'accord, la contre-initiation cela existe, et parfois par des chemins détournés. Je l'ai déjà dit : je ne suis en concurrence avec personne, pas même avec moi-même, et je n'ai absolument rien à vendre. Et j'ai remarqué que les gens en guerre sont tristes, presque morbides, ils ne savent pas rire...

Je sais que plusieurs visiteurs du blog sont encore plus que moi impliqués dans la Tradition, occupant des fonctions initiatiques importantes ou pas (les grades et fonctions ne sont ils pas également un piège pour l'égo ?) : ils sont tout simplement des serviteurs, certains connus, d'autres inconnus. Mais peu importe car tous les visiteurs sont théoriquement dignes de respect à condition que eux aussi respectent les autres, respectent l'éthique à laquelle je suis tant attaché et qui permet peut être d'avoir eu 18000 visiteurs en 3 ans. J'ajoute que c'est aussi une joie pour moi de partager les photographies de mes pérégrinations. (240 articles, 930 commentaires, 608 photos, plusieurs centaines d'heures de travail en recherches et rédaction, le tout bénévolement pour le plaisir du partage, merci à Canalblog gratuit)

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Il en est ainsi.

13 juin 2015

Clos Landar

Edition abonnés du Progrès du 12 juin

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Rappelons l'article publié le 30 mai par le groupe majoritaire gestionnaire de la ville :

 

Notre projet pour le  Clos Landar et le site des Collonges

Dans notre engagement de campagne et dans le programme que nous avons soumis au vote des Arbreslois, nous avions inscrit un projet hôtelier pour le Clos Landar.

Depuis notre élection, nous avons travaillé sur tout l’espace urbain constitué du Clos Landar et du tènement de l’ancienne maison de retraite des Collonges, dont le bâtiment va être détruit. Nous avons élaboré un projet global, présenté et validé par la Commission urbanisme, composée d’élus du groupe majoritaire et d’élus de l’opposition.

Ce projet comprend :

  • La restructuration de la propriété du Clos Landar . Nous sommes actuellement en liaison avec un porteur de projet privé dans le cadre d’un partenariat public-privé,la commune apportant le foncier et un investisseur privé réalisant tous les travaux de restauration du bâti. Ce projet vise à installer sur ce site privilégié un restaurant étoilé, un hotel de luxe de 20 chambres avec spa et balnéothérapie, un espace de réceptions.  La maison de Maitre Philippe sera restaurée dans son état d’origine et accueillera des chambres d’hôtes et un espace restauration propre.  Ce complexe hôtelier sera donc un outil essentiel à la promotion touristique de notre commune et du Pays de L’Arbresle.  Nous vous tiendrons régulièrement  informés de l’évolution de ce dossier.
  • La création d’un ensemble immobilier sur le site de l’ancienne maison de retraite Les Collonges comprenant  80 logements répartis en logements locatifs, logement en accession sociale à la propriété et logements en vente immobilière classique. Une résidence sénior de 40 logements sécurisés et adaptés au vieillissement est également prévue sur le site.

Il est d'ailleurs curieux de constater que ceux qui ont réfléchi sur ce lieu n'en parlent pas, après la quantité incroyable d'énergie qui a été dépensée à ce sujet, tant en actions, qu'en paroles ou en polémiques : peut-être qu'ainsi ils ont perdu leur raison d'être...

ajout du 1er juillet : le Progrès titre que le projet pourrait être officialisé à la rentrée

en effet il a été validé par la Commission urbanisme, il faut maintenant que le Conseil municipal l'approuve.

(à moins que le dragon, gardien des lieux, ne frappe une fois encore...)

11 juin 2015

Avec l'arrivée de l'été...besoin de repos ?

Il est des endroits dont je rêve...

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voir album photos Notre Dame du Fresneau (source pour retrouver la vue...)

 

5 juin 2015

Dans le coin de la rue Tête d'or (avec description intérieure du 35) et photographies complémentaires (réédition) et autres...

Nous avons vu au fil des articles publiés ici sur le sujet de Nizier-Anthèlme Philippe, dit de Lyon, que bien des éléments sont concordants, mais ne sont en aucun cas dûs au hasard ; ils sont le fruit de décisions prises en toute connaissance de cause.

Prenons l'exemple du 35 rue Tête d'or à Lyon, on pourrait penser qu'il a été choisi comme maison à louer (il est prouvé qu'ils n'en n'ont jamais été propriétaires : Tapissier puis Chapas) par convenance par le couple Philippe. Rappelons-nous ce que Jean-Louis Bernard a écrit (cité dans un article précédent) que Philippe suivit les traces de Cagliostro d'abord dans le quartier Saint Jean puis dans celui des Brotteaux, dans la partie située en bordure sud du Parc de la Tête d'or.

Que nous dit Marc Haven (Emmanuel Lalande gendre des Philippe) au sujet de la venue à Lyon de Cagliostro ? (extraits de sa biographie du Maître Inconnu Cagliostro déjà citée, édition originale + réédition Derain)

...A Lyon la franc-maçonnerie était comme partout en agitation. On y discutait les hauts grades ; mais les disputes de préséance passionnaient moins que les problèmes de théurgie. Le Martinésisme, dont Willermoz était l'adepte, le Mesmérisme, le Swedenborgianisme, se partageaient les esprit. C'est le moment où Louis Claude de Saint Martin et l'abbé Fournier travaillaient à Lyon, où s'éditaient les oeuvres du Philosophe Inconnu...on y comptait en 1781 douze loges dont les plus importantes étaient le Parfait Silence, la Bienfaisance, l'Amitié et la Sagesse...on le (Cagliostro) supplia de continuer de former des disciples ; il accepta et, avec douze maçons, recrutés parmi les plus connu des membres du Parfait Silence et de la Sagesse, il fonda dans le local même de cette ancienne loge (fondée en 1725 montée du Chemin Neuf et dont le Vénérable s'appelait Willermoz l'ainé), un nouvel atelier sous la dénomination : la Sagesse Triomphante...entre ces deux époques : installation de la loge au Chemin neuf  et consécration du temple aux Brotteaux, plus d'un an s'écoula...

histoire_rue_du_parfait_silence

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(rue Sainte Elisabeth = ancien nom de la rue Garibaldi)

Mais, direz-vous, quel rapport avec le Mage Philippe ? Et bien tout simplement regardez un plan étendu du cadastre de l'époque : la loge du Parfait Silence occupait pratiquement tout le quartier et avait même donné le nom de la rue située en face du 35 rue Tête d'or !

en 1889 : (archives de Lyon/plan parcellaire secteur 122)

1889 plan général quartier tête or 

en 1907 (propriétaire rue tête d'or : Tapissier) (archives de Lyon/plan parcellaire secteur 122)

1907 plan avec rue parfait silence

en 1926 (propriétaire rue tête d'or : Chapas) ; et savez-vous quelle était la distance à parcourir entre le 35 rue Tête d'or et le Temple du Parfait Silence ? 150 mètres ...!!! (archives de Lyon/plan parcellaire secteur 122)

1926 plan avec rue parfait silence

 l'important Temple maçonnique du Parfait Silence (document BML)

temple_parfait_silence___Copie

De tout cela personne n'en a parlé puisque tous les regards étaient dirigés vers la petite maison du 35 rue Tête d'or qui subit, hélas de nombreuses approximations voires manipulations par rapport à la vérité.

Je laisse donc chaque lecteur à ses réflexions, quant à moi je n'ai aucun doute : il n'y a pas de hasard...

Pour mémoire, vue d'époque de la maison occupée par les Philippe, prise de la rue du Parfait Silence (devenue par la suite Rue Vibert en hommage à l'inventeur du Pétrole Hahn lotion pour les cheveux qui habitait le quartier) Cette photographie, contrairement à d'autres publiées avec cet intitulé (la porte étant alors cloturée et un second étage ajouté), est vraiment celle de la maison à l'époque ; on y voit très bien la porte d'accès à la rue, avec derrière la maison de un étage avec les combles aménagés, et cela est confirmé par tous les plans édités de cadastres. Serge Caillet publie un rapport d'un indicateur de police fort précis sur les lieux :...je frappe les trois coups de la façon convenue...j'entre dans un long vestibule, formant un coude dans son milieu...nous montons un étroit escalier en colimaçon conduisant au 1er étage...et arrivons au palier du 1er étage ...salle des séances, vaste pièce pouvant contenir 80 à 100 personnes, au pourtour muni de banquettes et de chaises, et séparée en deux partes par deux très longs bancs sur lesquels les assistants peuvent s'asseoir des deux côtés dos à dos...(Monsieur Philippe l'ami de Dieu)

(archives de Lyon/plan parcellaire secteur 122 de 1889)

cadastre 1889 - Copie

Cette description est intéressante, sauf en ce qui concerne la grandeur de la salle, du fait des dimensions officiellement connues murs extérieurs de la maison facilement calculables à partir du cadastre métré de 1889 (11,71 sur 9 = environ 105 m²) Une confusion peut également être faite quant au nombre d'étages du fait que déjà le rez-de-chaussée (couloir avant l'escalier) est déjà surélévé par rapport au jardin : sur une photographie inédite de Papus, on peut déduire environ une huitaine de marches sinon plus ; ce qui fait que la maison comptait un rez-de-chaussée surélevé, un étage, et dans le toit des combles aménagés (on les voit sur la photographie de l'époque ci-dessous). Il est à remarquer que lors de différents recensements, que ce soit pour les Tapissier, les Philippe ou les Chapas on trouve toujours 6 habitants de la maison.

c tete_d_or_porte

 

Et si on continue notre enquête dans le quartier, on découvre par exemple en 1901, au coin de la rue Tête d'or et de la rue Tronchet, au 96, à côté de l'école et en face de la congrégation religieuse, que la famille Chapas (l'épouse Louise Grandjean y vivait déjà en célibataire), que François Golfin et que la domestique Marie Champollion, habitent tous dans la même maison, non loin du 11 de la même rue où Emmanuel Lalande habite avec sa mère décédée depuis longtemps et tient son cabinet médical. Rappelons-nous quel sera le destin de Jean Chapas dans la succession de Monsieur Philippe, tant au 35 rue Tête d'or (dont il deviendra propriétaire à la suite de la famille Tapissier à qui les Philippe louaient la maison) que sur la colline des Collonges à l'Arbresle. Rappelons-nous que François Golfin sera le seul témoin extérieur de la famille de la mort de Nizier-Anthèlme Philippe au Clos dit Landar et qu'il accompagnera Emmanuel Lalande dans les travaux de préparation du mort. On le retrouvera par la suite habitant lui aussi la colline des Collonges au Champ d'asile. On fait alors la constatation que tous ces gens vivaient très proches les uns des autres aussi bien à Lyon qu'à l'Arbresle.

Et un document extra-ordinaire : la rue Tête d'or prise à peu près du carrefour avec la Rue Tronchet en direction du Parc, on distingue bien à droite le mur femant le jardin du 35, on distingue la porte d'entrée (se répérer par la photo ci-dessus) puis plus loin à gauche la rue du Parfait Silence !

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et vue sur plan de cadastre (archives de Lyon/plan parcellaire secteur 122 de 1926)

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1 juin 2015

Olga mère et fille (suite)

Nous avons déjà réfléchi sur les Olgas qui entouraient le duo Philippe/Papus, en abordant dans un premier temps Olga Pouchkine :

http://verlatradition.canalblog.com/archives/2015/05/03/31995490.html

Le temps est venu de s'intéresser à Olga mère et fille, c'est-à-dire à la Princesse Olga Gagarine et sa fille de même prénom. Nous partirons pour cela de la tombe de Lyon/Loyasse :

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Nous savons que Olga princesse Gagarine issue de cette importante famille de l'aristocratie russe, proche de la Cour du Tsar, selon les indications de la tombe, elle est née en 1853 pour mourir à l'âge de 84 ans le 31 mai 1937. Il semblerait que, dans cette famille, on ait souvent porté le prénom Olga , car nous possédons la trace d'un portrait daté de 1827 (qui ne peut donc pas être celui de celle née en 1853 !)

olga_gagarine

Mme Olga Gagarine mère épousa un Léonide Chestakow ; à ce sujet il convient déjà de faire deux mises au point. Contrairement à ce qui a été affirmé, sans contredit ni rectification, d'une part la mère et la fille sont toutes deux nées à Odessa et non à Moscou : les différents documents officiels en font foi : documents d'état-civil (mariages et décès), registre des enterrements, recensements. D'autre part le nom exact n'est pas Chestakoff mais Chestakow ; la confusion semble avoir lieu du fait de la prononciation russe des noms se terminant par ow ou ov, ainsi on prononce le nom de la famille impériale Romanof alors qu'il s'écrit Romanov. Les Chestakoff existent bien, d'ailleurs encore de nos jours, il existe un site généalogique fort documenté, et n'ont aucun rapport avec la famille de Olga Gagarine. 

Dans son ouvrage Lumière blanche sur lequel nous avons déjà réfléchi, avec force détails  ( http://verlatradition.canalblog.com/archives/2015/01/29/31427448.html ) Olga fille  (c'est d'ailleurs, contrairement à des indications erronées, son seul prénom) indique être arrivée près de Lyon en 1898, ses parents habitant alors sur Sathonay le domaine des Grand Vignes (dont le lieu existe toujours) et qu'elle occupa par la suite. Il est d'ailleurs dit que Philippe y fit revenir les tourterelles...Dans un premier temps, elle épousa Herbert Augustus Marshall, citoyen anglais, né à Londres en Aout 1860 qui resta son époux jusqu'à sa mort en Avril 1912.

Olga Marshall participa pleinement à la période de vie de Philippe le maitre du Clos Landar et de tout son entourage, elle en témoigne dans ses écrits (on la voit également sur différentes photographies inédites mais présentées par divers personnes bien intentionnées), mais elle prend soin de préciser que n'ayant pas vécu les moments antérieurs à 1898,certains passages ne sont pas d'elle.

Nous savons qu'en 1905 ils habitaient toujours Sathonay puisque leur fille Victoire y est née :

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Nous trouvons l'ensemble de la famille habitant les Collonges à l'Arbresle en 1911 : (archives du Rhône/recensement 1911)

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La famille se compose alors ainsi :

les parents, la grand-mère Olga Gagarine, le fils Philippe né en 1900, la fille Victoire née en 1905, et le second fils Albert né en 1908 (la fille Marie n'apparait pas)

Monsieur Marshall meurt (voir tombe de Loyasse) le 30 avril 1912 à un endroit saugrenu : au 105 de la Grande Rue de la Guillotière à Lyon, où se trouvait l'Hotel de l'Aigle en hommage à Napoléon Ier qui y séjourna. La célébration religieuse suivit le rite anglican puisqu'il appartenait à cette religion.

Depuis le 1er septembre 1897, la fille des Philippe, Victoire (comme nous l'avons déjà vu ici) épousa Emmanuel Lalande (alias Marc Haven)

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Et le couple se retrouve à l'Arbresle, Victoire décède fin août  1904 ; les Marshall et les Lalande se connaissaient donc forcément. Olga Marshall et Emmanel Lalande se trouvant veufs tous les deux, ils marièrent à Sainte Maxime en mars 1913.

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Nous revenons sur un détail de ces différents documents : il ne fait aucun doute que Olga s'appelle bien Chestakow, qu'elle n'a qu'un seul prénom et qu'elle est née à Odessa ! (un document encore inédit concernant leur propriété à Sainte Maxime est en réserve de publication).

La place n'est pas ici d'évoquer la vie de Emmanuel Lalande ; il mourut fin août 1926 et Olga sa seconde épouse se retrouva veuve une seconde fois. Elle défendit avec âpreté la mémoire de Philippe : ainsi en 1935 elle publia sous le nom de Marie Emmanuel Lalande dans la revue l'Astrosophie (éditée par Francis Rolt-Wheeler) un article qui remet de nombreuses choses au point.

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Ce n'est d'ailleurs pas sa seule participation à la revue puisque elle y collabora également sous le nom de Zhora et dans d'autres revues sous d'autres noms (il est amusant de constater que les deux Olga, Pouchkine et Chestakow, ont procédé de la même façon avec des nomen différents dans des revues identiques de l'époque, ce qui signifierait que l'épouse de Marc Haven ait, elle aussi, été Initiée ?)

En 1936, au Clos Landar, on la trouve alors avec sa mère Olga Chestakow née Princesse Gagarine, avec sa fille Victoire, sa fille Marie née en 1907 et le mari de cette dernière Charles Dosne (la famille Dosne perpétuera la succession de la propriété du Clos Landar mais sans parenté directe avec les Philippe, et justement à propos de ses successions, nous n'entrerons pas cela en ligne de compte, du fait de la complexité des possesseurs successifs du Clos).

archives du Rhône/recensement 1936

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Quant à la famille Dosne, une tombe du cimetière est fort intéressante et permet plusieurs réflexions...et questions :

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Elle récidive sa défense de Philipe en 1948 à la suite de la parution du livre du docteur Weber-Lauber, déjà évoqué ici notamment dans l'article un hôtel à l'Arbresle. Par la publication d'un ouvrage intitulé Lumière blanche où elle reprend plusieurs extraits de l'article de l'Astrosophie. Ce livre contient d'ailleurs quelques passages visiblement erronés pour ne pas dire plus, on peut se demander s'il ont été écrits d'origine, ajoutés( pagination modifiée d'une édition à l'autre...?)  ou modifiés  (idem pour les problèmes d'état-civil cités) : on pourrait considérer qu'il s'agit de notes d'humour à destination du lecteur crédule (par exemple l'annonce par Philippe de l'installation du train... qui existe déjà...), ce qui semble une habitude dans bien d'autres écrits concernant la vie ou les paroles du Mage Philippe...

Et donc elle décède le 28 décembre 1952. Elle repose dans la tombe des Regny-Philippe-Lalande  (dont la concession perpétuelle fut achetée par les Regny vers 1815) à Loyasse auprès de son mari Emmanuel sous le nom de Marie Lalande ; il est à remarquer qu'à la suite de son décès une plaque de marbre blanc (encore actuelle)  fut apposée sur la stèle sur les anciens noms gravés (certains figurent, comme Albert Philippe, sur les côtés), s'agit-il d'une volonté financée par la défunte ? En tous les cas cette plaque comporte une importante anomalie : la date de décès de Victoire, décédée le 29 août 1904 (tous les documents officiels concordent) et non le 25 septembre 1904 comme gravé !

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Plusieurs point évoqués dans cet article ont déjà été abordés sur ce blog, en plus des liens donnés directement, il est bon de cliquer sur les tags cités en bas d'article pour de plus amples informations...

Réintégration d'un commentaire : 

En effet, trop de choses sont écrites ou dites, souvent n'importe comment, et sont imposées par affirmation, ( "c'est comme ça et pas autrement") par des gens qui savent ou qui le sous-entendent : mais jamais sans démonstration. Ici, par soucis d'honnêteté et de précision, ce qui est présenté est, dans la mesure du possible, démontré. Et aussi par respect du lecteur, il n'y a pas de complément, de rectification en cachette : tout est là, à disposition, clairement. Parfois, de nouveaux éléments apparaissent, ce qui nécessite une rédaction complémentaire de l'article.

Je tiens à préciser que pour rédiger cet article, je n'ai consulté aucune publication récente, que ce soit livre ou parution internet : mon enquête n'a utilisé que des documents à la portée du public et que tout le monde peut consulter car facilement identifiable. Il n'y a donc pas de miracles ni de grands secrets en ma possession (d'ailleurs un secret est fait pour que l'on n'en parle pas), car mon éthique m'interdit ce genre de commerce. Et pour rester dans le mode positif, je n'aborderais pas le genre de méthodes que pratiquent certains auto-proclamés gardiens du dogme contrairement aux qualités préconisées par celui qu'ils osent appeler leur Maitre.

 

 

 

 

 

31 mai 2015

Les routes de l'Europe jalonnées par les Abbayes

Dans les années 1990 je travaillai une étude historique sur ma région natale, le Beaujolais (déjà évoqué par ailleurs dans mes articles http://verlatradition.canalblog.com/archives/2014/04/29/29761991.html  .

et aussi .http://verlatradition.canalblog.com/archives/2015/04/19/31916382.html 

et encore http://verlatradition.canalblog.com/archives/2013/09/17/28031711.html.).

Un ouvrage, fort connu et maintes fois recopié par la suite (malheureusement, même aujourd'hui encore, sans avoir l'honneteté de le citer), fait autorité sur cette histoire : le Beaujolais au Moyen-âge par Mathieu Meras et dont je possède l'édition  de 1956.

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Mathieu Méras a fait un travail de recherches extraordinaire pour présenter son ouvrage aussi complet. J'ai donc travaillé à partir de là : le texte et les bibliographies citées (car j'aime beaucoup aller aux sources). Je découvris alors les liens très étroits des Beaujeu et de l'Abbaye de Savigny (dont on va fêter les 1200 ans), car ils en étaient les protecteurs, de nombreuses pages du livre évoquent ces liens. Et alors, je fis quelques recherches au coeur du fonds ancien de la Bibliothèque de Villefanche par rapport à toutes les indications du livre ; il me fut alors donné de consulter un document extraordinaire : les immenses cartulaires et terriers de l'Abbaye datant des XII/XIII ièmes siècles. N'étant pas spécialiste en épigraphie et notamment en écriture onciale, je n'ai pas pu les déchiffrer mais on imagine mon émotion devant ces énormes paquets reliés par des cordes, débordant de sceaux, et amenés des archives sur un chariot !

Et ce d'autant plus que ma famille maternelle est originaire de Savigny où j'ai passé souvent ma petite enfance dans la demeure familiale...Et que maintenant le hasard m'a fait habiter l'Arbresle qui fut fief de Savigny...Pour revenir à l'Abbaye, trop de passages du livre y sont consacrés pour pouvoir les citer ici, expliquant les relations que les Seigneurs de Beaujeu avaient avec les Abbés : échanges de terres protection, défense judiciaire et militaire. Mathieu Méras présente plusieurs cartes des possessions et échanges, mais également la retranscription de chartes anciennes et, comme je l'ai dit, une importante bibliographie dont j'ai consulté certains ouvrages anciens dans les archives de Villefranche. Mais les renversements d'alliance, les traités, les conflits locaux firent que la protection de Savigny fut disputée aux Beaujeu aussi bien par les Comtes de Forez que les Archevêques de Lyon.

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Et tout cela m'a amené de l'Abbaye du sud de Beaujeu à celle du Nord, objet des mêmes échanges et relations ; à la différence de Savigny, Cluny n'était pas sujet à la protection des Beaujeu, cela étant dévolu aux Comtes de Chalon et surtout de Mâcon. Et donc, là encore je me suis penché sur l'historique et les archives ; là encore le hasard a bien fait les choses puisqu'il me mit en mains deux importants ouvrages publiés en 1910 au sujet du Millénaire de Cluny, dont l'un contient une quantité considérable de documents en encarts, plans en éclaté, reproductions des décors, gravures anciennes. Et je me suis passionné pour les Abbés de Cluny et plus particulièrement Pierre Le Vénérable. On se rend compte de la richesse de sa vie :

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Les Abbés de Cluny ont cette spécificité : la durée de leur règne ! Ainsi, pour Bernon : 18 ans, Odon : 15 ans, Mayeul : 46 ans, Odilon : 55 ans, Hugues : 60 ans, et Pierre : 34 ans. Je précise bien que cela n'est pas leur âge mais bel et bien la durée de leur Abbatiat ! On peur donc dire à leur sujet que leur règne a duré, à comparer à la vie normale, une sorte d'éternité ; et quand on a l'éternité devant soi on peut entreprendre de grandes choses et de longue haleine.

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Donc Pierre, venant après tous ces Abbés a pu continuer leur oeuvres et pour ainsi dire la parachever ; car il est considéré, grâce aux installations le long des grands chemins, que Cluny joua un rôle important dans l'organisation de l'Europe, et sous la conduite de Pierre ces installations arrivèrent au maximum : à sa mort il était Chef d'Ordre pour 10 000 moines vivant dans 1450 abbayes, prieurés répartis sur toutes les routes d'Europe !

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Je rends un hommage appuyé et admiratif  à un autre ouvrage publié en 1989 par Monique et Michel de Chalendar et dont j'ai extrait ces quelques planches ; leur texte donne toutes les explications quant à un Pierre le Vénérable fondateur des routes d'Europe.

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Cluny voir album photo de la visite extérieure :  http://verlatradition.canalblog.com/albums/cluny__l_eglise_abbatiale__71_/index.html

(la visite guidée intérieure prend beaucoup de temps et est fort intéressante malgré la desctruction d'une grande partie, pour mémoire l'église abbatiale était la plus grande de la Chrétienté !)

28 mai 2015

Les 7 dialogues de Jean Cocteau avec le Seigneur inconnu qui est en nous

J'ai eu envie de partager avec vous ce texte magnifique et méconnu de Jean Cocteau où il fait l'éloge de la Poésie ; prenez du temps pour le savourer, reprenez-le plusieurs fois si nécessaire, lisez-le dialogue par dialogue. J'ai assisté il y a longtemps à une scénographie de ce texte et cela était superbe.

PREMIER DIALOGUE

Comme je demandais : Seigneur n'userez-vous pas de nos mains pour vous construire un Temple, car si vous ne construisez pas un Temple, où pourrons-nous consacrer votre règne ? Il répondit : je construirai ce Temple mais vous ne le verrez pas, car il sera fait de chiffres et les chiffres deviendront des nombres si vous en êtes dignes et ce Temple aura nom : Poésie, car il ne saurait avoir d'autre nom. Et je disais : Comment le reconnaître et ne pas le confondre avec un Temple d'idoles car leur adresse est grande à simuler la splendeur ? Il répondit : Mon Temple n'affichera pas de splendeurs et il n'existera que par votre volonté qu'il existe et nul autre architecte ne serait capable de l'édifier en un lieu . Je vous le répète il ne prendra ses assises sur aucun lieu sauf sur celui de votre Science et de votre Amour. Et sans votre Science le Temple ne peut s'édifier et sans votre Amour, il tomberait en poussière en admettant qu'une science feinte le puisse édifier en un lieu. Et comme je lui demandais : Qui nous enseignera cette Science ? il répondit : Cette Science est en vous mais elle dort et c'est à votre Amour de la réveiller d'un sommeil de mauvais rêves et lorsque vous l'aurez réveillée elle vous sourira et se lèvera de sa couche de nuages et elle bâtira le Temple que vous nommerez Poésie parce qu'il ne saurait avoir d'autre nom.

DEUXIEME DIALOGUE

Il dit : Car ce Temple sera un livre et ce livre le registre où je fais mes comptes, le registre de ma comptabilité. Malheur à ceux qui faussent les chiffres du livre car ils n'entreront jamais dans mon règne et jamais n'entreront dans mon règne ceux qui auront ri du livre, ceux qui auront jeté le livre , ceux qui se seront assis à ma droite pour insulter leurs frères qui ont écrit dans le livre. Car il n'y a ni gauche ni droite et qui prétendrait s'asseoir à ma droite fausserait les chiffres et les fausserait par orgueil. N'entreront pas dans mon règne ceux qui faussent les chiffres à leur profit et cherchent à s'enrichir en ajoutant aux chiffre le zéro qui les engloutira dans sa bouche. Je vous le dis, Jean a mangé le livre à Patmos de peur que le livre ne le mange. Car il y a des livres qui mangent les Hommes et mon livre vous mangera mais à seule fin de consommer votre méta-morphose. Car vous deviendrez chiffres et nombres et vous serez les colonnes du Temple qui portera le nom Poésie parce qu'il ne saurait porter d'autre nom.

TROISIEME DIALOGUE

Et comme je demandais s'il me serait possible de recevoir quelque lumière sur la science qui nous fera bâtir le Temple, il dit : Ne cherchez pas toujours à comprendre ni à savoir. Je vous guiderai d'abord et vous saurez ensuite. Et à quoi servirait-il que je vous dise ce qu'il faudra prendre de la boue et des chiffres et de ces chiffres et de cette boue faire un amalgame dont les vertus ridiculisent celles de l'or. A quoi servirait-il d'apprendre que le poème n'est pas un automate en qui quelque magicien fixe une seule pensée mais un organisme apte à mettre au monde des significations. Et vous servirait-il de savoir que ces significations sont innombrables, qu'elles échappent aux ouvriers du Temple et que le Temple seul pourrait leur révéler le secret final de leur besogne. A quoi servirait-il d'apprendre que le hasard résulte de l'infirmité des Hommes et qu'il n'est que le reflet des joyaux de ma couronne. Je vous le dis : Ne cherchez pas à quel usage je destine ce Temple et quelle sera votre tâche, car votre tâche sera celle d'aveugles et le Temple se nommera Poésie parce qu'il ne saurait porter d'autre nom.

QUATRIEME DIALOGUE

Et comme je demandais: Suis-je digne d' être un de ceux qui écriront des chiffres dans le livre ? Il dit : En vérité il n' y a ni passé, ni présent, ni futur et ceux qui écriront des chiffres dans le livre les ont toujours écrits et les écriront toujours. Vous avez écrit des chiffres dans le livre et je vous ai rendu invisible pour protéger le livre, et je vous ai rendu visible pour qu' on puisse vous bafouer, car si vous n' étiez pas bafoué, les chiffres s' effaceraient d' eux-mêmes dans le livre et vous n' y auriez rien écrit. Et comme je demandais : Me suis-je souvent rendu coupable de me croire libre de désobéir à vos ordres ? Il dit : Qui donc n' a pas désobéi à des ordres ? C' est le rôle des enfants, des poètes et des héros de désobéir à des ordres et c' est pour la désobéissance que l' obéissance est faite, et l' esprit souffle à l' esprit de désobéir. Car si vous n' étiez qu' obéissance vous vous remueriez pour bien des choses alors qu' il importe de comprendre la minute où le Maître exige la désobéissance et vous ordonne secrètement de quitter votre humble besogne afin de vous asseoir à ses genoux. Et ceux qui refusent de désobéir vous reprocheront de les quitter sans tourner la tête, car si vous tournez la tête, vous désobéirez à la désobéissance et cet acte vous changerait en statue de sel. Et si vous n' obéissez pas à l' ordre de désobéir vous resterez esclaves du deux et deux font quatre qui fait rire mes anges, et vous ne pourrez pas être un des ouvriers du Temple, mais seulement construire une de ces tristes casernes où vivent les morts.

CINQUIEME DIALOGUE

Et comme je ne voyais plus rien et n'entendais plus rien, et comme le silence ressemblait au silence et le vide au vide, j'interrogeai le vide et le silence. Et j'entendis : je suis le vide et le silence et il n'y a ni vide ni silence et le Temple sera fait de vide et de silence car votre vide n'est pas vide et votre silence n'est pas silence. Et à quoi servirait-il le livre des chiffres s'il s'agissait d'orner le vide et le silence ? Je vous le dis : ils n'aiment que l'ornementation et de cette ornementation rien ne reste dans le livre et ceux qui croient avoir peuplé le livre apprendront qu'ils n'ont rien écrit et que les chiffres du livre sortent du vide et du silence comme mes serviteurs apparaissent et disparaissent aux yeux humains, parce qu'ils ne viennent pas de l'espace, mais du temps et que ce n'est dans l'espace mais dans le temps qu'ils s'en retournent. Et ni le temps, ni l'espace ne peuvent exister l'un sans l'autre, et ni l'un ni l'autre n'existent. Et parce que vous avez deviné beaucoup de ces choses obscures, je vous parle encore et vous annonce que vos chiffres serviront à construire le Temple et qu'il se nommera Poésie parce qu'il ne saurait porter d'autre nom.

SIXIEME DIALOGUE

Et comme je demandais s'il ne fallait pas craindre certains vocables qui risquent d'être soufflés par une force maligne, il dit : " Dans mon règne on ne juge pas, on pèse. Et vos actes s'y poursuivent sous une forme sans le moindre rapport avec celles que leur attribuent les humains. Votre tribunal fait rire mes anges car pureté, c'est unité et le mal n'existe que si l'unité se divise, et je suis trois en un, et au milieu de ce triangle il y a un oeil qui vous regarde."

SEPTIEME DIALOGUE

Et j'entendis le rire des anges. C'était l'envers du silence et leur troupe nidifiait sur les corniches du Temple, et le Temple s'appelait Poésie parce qu'il ne pouvait avoir d'autre nom.

 

A la lecture de ces 7 dialogues, il est évident que Jean Cocteau n'y a pas fait seulement l'éloge de l'Art poétique, il y a présenté une véritable Connaissance, certains diraient pythagoricienne. Et quand on prend le temps de lire ce texte, on y découvre des vérités, des allusions précises à la Tradition, quelle soit primordiale ou non. Il faut prendre le temps car la patience mène à la Lumière et parfois à l'Illumination...

 

cocteau_jpg

signature

texte connu grâce à Marie-Lise T. merci à elle

 

Prendre le temps


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Prise de chez moi la maison d'un voisin, un certain Nizier-Anthèlme Philippe appelé Maître Philippe de Lyon...auquel je dis bonjour tous les matins en ouvrant mes volets...
 
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