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Sur les Chemins de la Tradition
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Qui suis- je ?

Je fus femme de ménage dans les pyramides, devenu rat de bibliothèques...passionné de recherches dans la Connaissance, de rencontres (certaines épicuriennes et mystiques) , partages, échanges. L'âge venant je me suis mis quelque peu en isolation avec pour devise principale des orteils aux oreilles...et dans un passé récent devenu un être rayonnant...Tous ces mots ont souvent des valeurs cachées...comprenne qui pourra...Cherchant devenu Passeur...

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D'abord, dans qui suis-je ? , je me présente...un peu.

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L'écriture et la lecture des commentaires se fait au bas de chaque article. Pour mémoire : les commentaires sont modérés avant publication,tout commentaire spam est immédiatement signalé au support hébergeant et détruit.
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Ces explications seront complétées au fur et à mesure des migrations vers la nouvelle formule...

Et pour TOUT avoir sous les yeux : http://www.verlatradition.fr/summary

 

 

10 juin 2017

Question citoyenne avant les élections législatives

J'ai eu la surprise de recevoir hier vendredi (et non mercredi comme le précise la loi) une enveloppe de professions de foi totalement incomplète  : seulement 6 pour 15 candidats déclarés ! j'ai appris alors d'un correspondant que le même cas s'était produit dans le circonscription de Décines.

Et je découvre par les médias que je lis (Le Pays et le Progrès) que de tels cas ce sont produits partout dans la région notamment dans le Rhône et dans la Loire (où des candidats ont déclenché des procédures judiciaires devant cette véritable pagaille). Une erreur est toujours possible, mais à ce niveau ce n'est plus une erreur, c'est du SABOTAGE.

Les Préfectures répondent que cela n'empêche pas le scrutin de demain dimanche et que tout le monde peut consulter les professions de foi par internet. Pour moi cette réponse est hautement fantaisiste car :1/tout le monde n'a pas l'internet (et oui !) 2/même les utilisateurs d'internet ne vont pas forcément consulter pour aller lire de tels documents.

Et les Préfectures ajoutent que ce n'est pas de leur faute mais celle du prestataire de service, oubliant par là qu'elles sont garantes de la qualité des procédures électorales. J'espère qu'une enquête précise sera diligentée face à ce SABOTAGE et que des sanctions seront prises.

Il serait intéressant de connaître l'avis du Ministre de l'Intérieur connu pour être... Maire de Lyon.

et voilà ! la pagaille est nationale !

http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/legislatives-2017/20170609.OBS0487/pourquoi-des-professions-de-foi-n-ont-pas-ete-recues-dans-les-boites-aux-lettres.html

Et, après avoir fait ce soir une rapide revue de presse, il est avéré que ce dysfonctionnement a eu lieu PARTOUT ! Et qu'il pourrait être légalement motif d'annulation de scrutin. Il s'agit donc là d'un véritable SABOTAGE du prestataire de service (malgré des motifs fallacieux) soutenu par les Préfectures qui sont garantes, selon la loi de la bonne tenue des opérations électorales. Espérons que l'on n'en restera ps là et que l'on ne dira pas aux citoyens électeurs : votez et fermez la...

j'ai reçu les témoignages d'électeurs de mon entourage de différentes circonscriptions : la pagaille partout

-le record est battu par Oullins, banlieue lyonnaise : il n'ont rien reçu !

-dans une circonscription de la Loire : 8 candidats ont mandaté ensemble un huissier pour constat puis engager des procédures !

-sur lyon dans la 10ième un candidat a déjà engagé une procédure en annulation

et la presse a obtenu les réponses suivantes

1ère réponse : oui mais on n'a pas tout reçu, prétexte fallacieux qui a mis en colère de nombreux candidats, et qui n'explique pas le méli mélo (de nombreux électeurs ont reçu des professions de foi ...d'autres départements !

2ième réponse : nos machines ont bugué

3ième réponse : toujours selon la presse...elle ne répond plus

et ce dimanche matin, maintenant ce sont les bulletins de vote manquants !

http://www.francetvinfo.fr/elections/legislatives/legislatives-de-la-guyane-a-l-yonne-des-bulletins-de-vote-manquent-a-l-appel_2231069.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20170611-[lestitres-colgauche/titre1]

cet article mentionne d'ailleurs une pétition en cours...mais ce qui est curieux c'est que la société indiquée avec son adresse..ne figure pas sur INFOGREFFE !

comment fonctionnent les recours : http://www.village-justice.com/articles/Elections-legislatives-2017-comment-contester-scrutin,25143.html

 ajout du lundi 12 juin à 19h20

j'apprends à l'instant par un communiqué que la pétition a recueilli : 5000 singatures en 2 jours !!!!!

 

14 mars 2017

Notre (petit) Univers est-il sur la route pour rendre visite à Dieu ? (avec un ajout du 9/12/2017)

(je remercie le forum Orandia d'avoir publié textuellement mon article d'origine avec la référence Chélidoine )

Cet article a été réédité plusieurs fois, actualité oblige ; en effet les connaissances scientifiques avancent à grands pas, et de nouvelles découvertes permettent de compléter le sujet !

Je précise petit car il s'agit de l'Univers qui nous entoure qui est relativement petit par rapport au Grand Tout...

Pourquoi cette question ? Il s'agit d'une réflexion personnelle à la suite d'une étude assez spectaculaire publiée dans la revue Sciences et Avenir de Novembre. Je vais essayer de vous en parler.

C'est un immense quartier du cosmos que les astrophysiciens viennent de délimiter précisément. Il comprend notre Voie lactée, avec des centaines de milliers d'autres galaxies voisines ; et ils ont appelé cet ensemble le superamas Laniakea.

Quand on arrive à de telles proportions, il est bien difficile d'en parler dans le cadre de l'entendement humain, car cela dépasse notre compréhension et notre vision des choses (tout est relatif...). Pour situer un peu, notre planète Terre est en orbite autour de notre Soleil qui est une étoile parmi les 200 millions de notre galaxie, la Voie lactée. La dite-Voie lactée est elle même partie d'une cinquantaine d'autres galaxies et forme ainsi un groupe local. Et enfin un millier de ces galaxies s'assemble dans ce que l'on appelle l'amas de la Vierge.

Mais ce n'est pas fini : cet amas, avec d'autres, forme un superamas baptisé Laniakea qui représente une bulle de 700 millions d'années-lumière (une année-lumière = distance parcourue par la lumière en un an) de côté. Vous pouvez ainsi nous situer sur une carte...mais vous ne la trouverez pas au rayon des cartes routières...

Et bien figurez-vous que cet ensemble se dirige vers ce que les astrophysiciens appellent le Grand Attracteur à la vitesse permanente de 630 kilomètres à la seconde ! Je sens que certains vont prendre le vertige...

Les chercheurs s'interrogent depuis plus de 30 ans sur ce Grand Attracteur découvert dans les années 1980 lorsque des astronomes ont pu mesurer avec précision le mouvement des galaxies. Sa masse serait de 10 puissance 15 celle de notre Soleil, je vous laisse faire le calcul...

Toutes ces connaissances ont pu être acquises avec certitudes grâce à l'évolution des Sciences, grâce aux matériels de plus en plus perfectionnés et grâce aux travaux de nombreux chercheurs internationaux dont Hélène Courtois de l'Institut de physique nucléaire de Lyon. Ils ont ainsi mesuré la vitesse de 8000 galaxies pour pouvoir cartographier Laniakea.

Et quant à notre voyage permanent à 630 kilomètres par seconde, ils ont pu l'établir par une cartographie dynamique qui permet de distinguer les trajets de millions de galaxies qui sont attirées par le Grand Attracteur formé de deux vallées gravitationnelles formant deux superamas mitoyens. Valérie de Lapparent, de l'Institut d'astrophysique de Paris déclare  que l'objectif ultime des travaux actuels est d'identifier quelle est la masse et l'étendue du Grand Attracteur.

Il convient d'ajouter que lors de la livraison suivante de Sciences et Avenir (décembre 2014), un lecteur pose une question pertinente quant à l'apparente opposition entre cette analyse et la théorie qui voudrait que les galaxies s'éloignent les unes des autres. Question à laquelle la rédaction de la revue répond qu'il n'y a pas de contradiction, que ce phénomène gravitationnel se produit malgré l'expansion de l'Univers mis en évidence dès 1929 ; cette expansion imprime un mouvement de fuite aux galaxies d'autant plus rapide qu'elles sont éloignées de nous. Mais il peut y avoir des mouvements "locaux" qui diffèrent de l'expansion globale.

Je me contente de vous faire part de ces quelques informations, dont le résumé a été certes difficile à réaliser, sans entrer dans les détails techniques que vous pourrez trouver dans Sciences et Avenir. La finalité de notre voyage n'est pas pour demain, ni après-demain mais arrivera forcément en une période ..extrêmement très lointaine par rapport à notre vie humaine.

Je trouve que cette information est assez extra-ordinaire et peut amener à réfléchir beaucoup sans aller jusqu'à supposer que cet Attracteur est le siège de...Dieu...Et cela peut mener à beaucoup de réflexions à ceux qui s'intéressent avec sérieux à la métaphysique.

 

univers2

AJOUT DU 19/12/2014 :

et des nouvelles en direct : deux étoiles qui jouent aux boules, un article passionnant avec quantité d'autres informations !

http://www.maxisciences.com/%e9toile/une-gigantesque-collision-stellaire-va-creer-une-etoile-60-fois-plus-grosse-que-le-soleil_art33996.html

 AJOUT DU 14/01/2015

 http://www.maxisciences.com/trou-noir/deux-trous-noirs-seraient-sur-le-point-d-039-entrer-en-collision_art34117.html

 AJOUT DU 2/02/2015 :

et dans le même esprit aux dernières nouvelles on vient de retrouver la main de Dieu !

http://www.francetvinfo.fr/monde/la-main-de-dieu-photographiee-dans-l-espace_813165.html#xtor=AL-79-%5Barticle%5D

AJOUT DU 14/03/2017 :

et ces réflexions sont de nouveau d'actualité à la suite d'une étude scientifique très poussée publiée par le site l'Obs  : 

http://tempsreel.nouvelobs.com/sciences/20170310.OBS6399/video-la-vitesse-folle-de-la-voie-lactee-enfin-expliquee.html

AJOUT DU 9/12/2017 :

l'info du jour, on a découvert un autre monstre !

Découverte du plus ancien trou noir de l'univers, un formidable colosse

 

Alors ? En route pour aller dire bonjour à Dieu, le Grand Attracteur ?

 

10 décembre 2016

Lien utile et citoyen

Peu de gens le savent mais des enquêtes et sanctions peuvent être mises en place à la suite des plaintes des téléspectateurs mécontents ou choqués par le contenu de certaines émissions ou films. Il suffit de déposer un signalement auprès du C.S.A par le lien suivant :

http://www.csa.fr/Services-en-ligne/Formulaire-pour-signaler-un-programme

 

Un raisonnement court, à savoir qu'il ne faut pas regarder le programme, mais cela ne suffit pas car certains actes ou propos sont intolérables et peuvent continuer à sévir impunément en toute tranquilité, et ce système permet un engagement de Citoyen.

4 décembre 2016

Contradiction...

Mes chers Compatriotes se plaignent continuellement et hurlent leur misère et leur pauvreté ; ils dénoncent les impôts trop élevés, les charges trop lourdes, les prix en augmentation, les emplois mal rémunérés, le chômage...

Bref, dans leurs paroles, dans leur manifestations, dans les écrits des médias, rien ne va plus ; au point que tout le monde n'a de cesse de vitupérer contre les gouvernants et notamment contre le Président qu'ils ont élu et qui, forcément responsable, doit partir.

Et nous apprenons ce soir que mes chers Compatriotes ont volontairement fait

telethon

en promesses de dons...

Le médias nous annoncent de nouvelles manifestations contre la gouvernance de la France dès la semaine prochaine...

A propos, vous savez ce que coûte UN avion Rafale, cet avion que le monde entier semble maintenant nous envier ? La réponse est sur Wikipédia :

Le coût moyen de fabrication d'un Rafale (toutes versions confondues) est de 101,1 millions d'euros par appareil en 2011 soit une hausse de 4,70 % par rapport au coût de fabrication initial, l'une des plus faibles hausses des programmes d'armements

23 août 2016

Avenas

(remarque technique : lorsqu'une illustration n'apparait que sous une référence, cliquez dessus pour qu'elle apparaisse)

 

Au nord de Villefranche-sur-Saône, que les vacanciers pressés ne connaissent que par son péage d'autoroute (hélas !), se trouve l'ancienne capitale de la région Beaujeu, fief de la lignée de la seigneurie du même nom, déjà évoquée ici-même par l'église abbatiale de Belleville. (voir http://verlatradition.canalblog.com/archives/2015/04/19/31916382.html 

Et dans la montagne au nord de Beaujeu, se situe le petit village d'Avenas après le passage du Col du Fut d'Avenas (767 mètres après 9kms de route de montagne, on quitte peu à peu les vignes pour les forêts de résineux), entouré de sommets qui culminent à 849 m. et 907 m. La vue vers l'est est immense (et très appréciée) et s'ouvre à plus de 180 degrés jusqu'aux Alpes, du nord-est (Mâcon) au sud-est (Lyon). La route continue vers l'ouest en direction du Mâconnais et du début de la Bourgogne du sud.

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Et après le col on trouve le petit village d'Avenas (128 habitants en 2013 mais une importante population de vacanciers y vient en été : gîtes et chambres d'hôtes, auberge rurale, restaurants) qui semble blotti autour de son église qui domine une combe située au nord.

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Cette étude est exceptionnellement longue car la reprise partielle de celle que j'ai rédigée sur 40 pages, en tant que régional de l'étape, pour le plaisir dans les années 1990, à l'ancienne, avec machine à écrire et photocopieuse, ceci après recherches et études de différents écrits et documents et de très nombreuses visites aux fonds très riches des archives de la bibliothèque de Villefranche. Et aussi, bien entendu après plusieurs expéditions sur le lieu : je ne sais plus le nombre d'heures que j'ai consacré au sujet !...J'y suis retourné récemment pour refaire la totalité des photos (à l'origine en argentique et en noir et blanc), j'ai utilisé également quelques clichés réalisés en même temps par Roger R., dresseur de cailloux...

 L'église est typique de l'architecture de style clunisien, comme il y en a tant dans le région mâconnaise. Elle apparaît en très bon état car...elle a été restaurée en 1906. Lorsque l'on en franchit le seuil, le même état impeccable frappe la vue car l'intérieur a été restauré en 1956/1960 qui a permis de décaper les murs enduits de crépi : on peut considérer que ces restaurations extérieures et intérieures ont été menées avec succès.

 

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un peu d'histoire ancienne...

Dès la préhistoire, la région a toujours été fréquentée, ensuite les Celtes occupèrent les lieux, les Gaulois également : la rivière qui passe à Beaujeu, l'Ardières, servait de frontière entre les tribus ségusiaves et celles des Eduens. De cette époque datent les premières voies de communications que l'on retrouve lors de l'occupation romaine (table de Peutinger). Une voie romaine partait de Belleville (Lunna) puis par Villié-Morgon et le col d'Avenas rejoignait Autun. Des traces subsistent encore à Villé-Morgon et dans les bois entourant Avenas. Et nous ne nous attarderons pas sur la gigantesque épopée des Helvètes (368000 individus dont 92000 guerriers, en 10 à 12000 chariots sur un front de 20 à 30kms !!!, source : les Commentaires de la Guerre des Gaules de César qui exagérait toujours un peu les chiffres...) poursuivis par les armées romaines (combats à St Didier de Formans, aux passages de la Saône et à Brouilly) : ceux qui le purent passèrent par les cols jusqu'à Bibracte.

Et la Pax romana s'installa avec la colonisation par l'installation de nombreuses villas (qui devinrent à la christianisation des paroisses). La région fut en effet christianisée par St Valérien qui venait de Lyon en 177, mais il resta dans les vallées et ne convertit ni les collines, ni les montagnes, des légendes racontent même que des sorciers païens continuèrent d'y vivre longtemps (légende de Font Bidon).

Pourquoi Avenas ?
La région, comme beaucoup d'autres, fut envahie et dévastée par les Sarrazins à la fin du VIIIième siècle, dont on  trouve encore des traces : la rivière l'Azergues aurait pour étymologie oued zergua la rivière aux eaux bleues, de nombreuses cheminées à l'architecture particulière des Dombes (sur l'autre rive de la Saône) s'appellent encore des sarrazines.

A l'arrivée des Sarrazins, le lieu était occupé par un monastère de religieuses appelée monastère de Pélage, communauté religieuse indépendante installée sur la paroisse de Rosarias (nom de la villa devenue paroisse). Il serait long de s'attarder ici sur cette appelation de Pélage, moine celte irlandais (360/422) condamné pour manichéisme lors d'un Concile. Les Sarrazins ont donc dévasté le monastère après avoir violé et massacré les religieuses. L'abbesse Austrude put s'enfuir et en remit les droits à Charlemagne. Rosarias est plusieurs fois cité dans les cartulaires du Chapitre de St Vincent les Mâcon et cela jusqu'en 997 et 1018. (je n'ai pas retranscris ici le détail de ces documents en latin). La mention d'Avenas apparaît ensuite : des commentateurs simplistes ont prétendu que cela venait simplement de l'avoine qui y était cultivé...je mets au défi quiconque de trouver des champs d'avoine à cette altitude au milieu des forêts...

Mais une information plus sérieuse a attiré mon attention : la femme du Comte de Mâcon, de Chalon et d'Auvergne, bienfaiteur et protecteur de St Vincent les Mâcon, Warin II s'appelait ainsi ! Il mourut aux alentours de 868 et sa veuve transmis alors leur terre de Cluny à son frère Guillaume le Pieux pour qu'il y fonde une abbaye ! Enfin  en 1117 on lit dans les cartulaires que Guichard III de Beaujeu et son fils Hugues, abbé firent donation "in villa Avenacis quae antiquito monasterium Pelagi vocitatur".

Il y a avait donc bien en 815 à Rosarias un monastère de femmes dirigé par l'abbesse Austrude, puis certainement en hommage à la femme du Comte de Mâcon le lieu devint Avenas. Et toutes ces traces apparaissent dans les cartulaires de St Vincent les Mâcon. On découvre même sur Wikipédia au sujet de la cathédrale de Mâcon que Les sculptures du tympan, d'une grande qualité, sont très voisines de celles de l'autel d'Avenas et d'une partie des sculptures de Cluny (grands chapiteaux) ; l'historien de l'art américain Edson Armi les attribue toutes au master of Avenas.

Une légende raconte (il ne faut jamais mépriser les légendes) que le Maître d'Oeuvre de l'église, installé sur la montagne, lança son marteau et celui-ci vint tomber près d'une source miraculeuse dite source des Fées et lieu d'un culte depuis l'époque néolithique ; il décida donc de construire l'église en ce lieu et la source s'appela la source de la Vierge (maintenant canalisée) et il y aurait dans les environs un petit étang appelé Font Bidon où les fées apparaissent quand le vent souffle. Il faut préciser que dans la combe au pied de l'église jaillissent deux sources qui se rejoignent pour former la Grosne, qui va se jeter dans la Saône au sud de Chalon, en passant par...Cluny (et Taizé).

Une autre légende rapporte la présence d'un hêtre gigantesque dont les feuillages se voyaient ...jusqu'à Lyon ! J'ai bien dit que le lieu était élevé mais cela est impossible en raison de la topographie.

Revenons à l'église (parfois qualifiée à tort de chapelle) : nous avons vu son extérieur et l'intérieur de la nef. Si nous pénétrons plus avant, nous sommes touchés par l'atmosphère qui s'en dégage ; on a vraiment l'impression en approchant du choeur, d'approcher du lieu saint par excellence. Car en effet l'église est un écrin qui abrite un trésor : l'autel, placé à la croisée devant une abside en cul-de-four éclairée par trois vitraux (contemporains) séparés par quatre pilastres.

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Cet autel est une pure merveille de l'Art roman au point d'en avoir la reproduction à Paris dans le musée des Monuments français. Il est en calcaire blanc sculpté sur trois faces, la face principale représentant un Christ en majesté dans une mandorle entouré de 12 personnages, la face latérale nord représentant 4 scènes de la vie de la Vierge et celle du sud représentant la donation de l'église.

la face principale...

 

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(les effets de lumières sont dus à l'éclairage et aux vitraux)

Les habitués des églises romanes réagiront à ce qui ressemble à un tympan tel qu'à Autun ou Vézelay et en bien d'autres endroits (je ne cite que les plus connus de la Bourgogne). Or ces tympans sont toujours placés sur la façade ouest de l'église au dessus de la porte principale, en référence du passage de l'Evangile de Jean : je suis la porte Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé...(Jean chapitre 10 verset 9). Et bien là il faut être parvenu au coeur de l'église pour trouver la porte ! Et certains confirmeront qu'elle est bien là...

La vasque de la mandorle est très prononcée, en forme de coquille de noix (rappelons-nous de H.Vincenot dans les étoiles de Compostelle : l'Homme sortant de la vulve du Monde, entouré des quatre éléments marquant l'entrée du dolmen générateur). Car en effet autour on retrouve les quatre symboles des prophéties d'Ezechiel vers 590 AVJC repris par la nouvelle Alliance pour symboliser les quatre évangélistes (en partant du coin supérieur droit Jean l'aigle, Marc le lion, Luc le taureau, Matthieu l'ange. A ce propos je signale que Papus, dans son traité des sciences occultes évoque ces symbolismes en précisant, avec un long développement, que tous se retrouvent dans le Sphinx de l'Egypte.

Le siège du personnage central est particulièrement caractéristique : il représente une tête de bélier stylisée. Les deux côtés sont les cornes, les genoux du personnage les yeux, et les pieds forment les naseaux. Et quand on connaît l'importance du symbolisme, cela n'est pas étonnant : le personnage semble ainsi sortir de la tête du bélier. Le Christ vient donc de l'ère du Bélier pour ouvrir l'ère des Poissons, sur cela tout le monde est d'accord ! Et on ne peut s'empêcher de penser aux connaissances développées par Saint Yves d'Alveydre concernant Ram et cette ère du Bélier.

DIM 032 - Copie

 

Il est frappant de constater la ressemblance du personnage avec par exemple le Christ de Chartres par la position de la main droite (celle de gauche ayant disparu tenant vraisemblablement un livre) , par les plis de la robe au niveau des genoux, cependant, l'ensemble est bien différent.

christ chartres

Le visage du personnage est glabre, de forme allongée, les cheveux peignés diamétralement à la tête, cette dernière étant couronnée d'une auréole avec une croix inscrite. L'ensemble est décalé en hauteur : il subsiste un espace entre les pieds et le bas de la mandorle tandis qu'en haut l'auréole déborde sur l'extrémité. Et la longue main droite ; elle bénit avec trois doigts le pouce, l'index et le majeur, les autres étant repliés. Henri Vincenot parle de ces longues mains :  cette main généreuse, hors des dimensions normales, a été sculptée en pensant secrètement au Dieu Lug, dieu de Lumière au visage du soleil, on l'appela main longue ( Dorn Braz en celte armoricain) pour proclamer son immense habileté, due à une attribution divine...

La façade de cet autel (je dirais plutôt ce coffre) présente en outre 12 personnages assimilés aux 12 apôtres. Quatre noms apparaissent, mais, à l'analyse, il s'agit certainement d'une tentative d'ajout : en effet ils ont été ajoutés aux pieds des personnages du haut, or ceux du bas ne peuvent pas porter de nom car au ras de la sculpture inférieure, ce qui n'est pas dans une logique de symétrie. De plus, l'écriture est différente de celle de la donation sur le côté sud.

 

en haut gauche 2 en haut à gauche

haut droite 2en haut à droite

bas droiteen bas à droite

bas gauche 2en bas à gauche

 

On remarque que huit présentent un livre fermé, deux un livre ouvert, Pierre est reconnaissable à sa clé (dont la partie ouvragée est en forme de svastiska), un seul a les mains en position de bénédiction. Dans la partie basse de gauche le personnage central semble dire mon livre est fermé, voyez le copain d'à côté...dans la partie basse de droite, celui les mains ouvertes pourrait exprimer : moi je n'ai rien à dire...Mais l'harmonie qui règne avec le personnage central est frappante.

Enfin les deux colonnettes de coin gauche et droite ne sont pas identiques en leurs bases.

le côté nord (gauche)

il représente 4 scènes de la vie de la Vierge

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La partie supérieure gauche représente l'Annonciation, à gauche l'Archange Gabriel, à droite Marie la main levée. Ensuite, pour suivre l'ordre chronologique, la partie inférieure gauche est la Nativité : Marie est allongée sur un lit sur le côté gauche duquel (au fond) Joseph tient l'enfant emmailloté dans ses bras (remarquez la qualité des draperies composées en triangle au-dessus de la tête de Joseph). En haut à droite se trouve la présentation au Temple : Marie tient l'enfant et le présente à Siméon (selon Luc chap 2 versets 25-35), mais le siège de Siméon semble être incomplet (vol de sculpture ?). Derrière, se tient Joseph au visage barbu, qui apporte deux oiseaux en offrande (canards ? colombes?). En bas à droite deux scènes en une seule : la Dormition où Marie sur son lit de mort avec à son chevet deux personnages (celui qui est aux pieds est auréolé) et l'Assomption : les mains de Dieu l'élèvent au ciel dans une sorte de nacelle (dont le bas est ornementé d'un serpent ? Si oui on peut penser à la barque de Râ en Egypte) où elle se tient en position d'orant (rappelle les images de la montée des âmes), là encore il faut remarquer la qualité des draperies. Et les deux colonnettes d'encadrement ont des bases différentes.

le côté sud (droit)

là se trouve la représentation de la donation de l'église avec une inscription latine

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A gauche le donateur, barbu et couronné, fait donation de l'église, que l'on reconnaît aisément, dans une corbeille ou un berceau de feuilles d'acanthe, à un personnage religieux qui la reçoit les mains tendues. En dessous se trouve une inscription latine, entre deux colonnettes de coin de l'autel (encore une fois) de bases différentes.

L'inscription est la suivante :

X LVDOVICVS PIVS ET VIRTVTATIS AMCVS

OFFERT AEECLESIAM RECIPIT UINITVS ISTAM

LAPADE BISSENA FLVITVR   VS IVLIVS IBAT

MORS FVGAT OBPOSITV REGIS AD INTITUM

selon la mode latine plusieurs altérations sont indiquées : sur lapade, obpsitv et intitum ; d'autre part on peut découvrir des traces de poinçon en triangle tels ceux marqués par les Compagnons.

Ce qui frappe à l'observation attentive, c'est qu'il y a eu fracture entre la première ligne et les suivantes, d'autre part cette ligne n'est pas de la même écriture que les autres ; elle est d'une écriture plus malhabile, de plus les trois autres sont lignées. D'autre part, le U est utilisé deux fois à la place du V ; le final du mot fluiturus (VS) est largement éloigné du mot.

Dans les ouvrages consacrés à cette donation, personne n'a fait cas de ces anomalies, reprenant la version officielle donnée par un universitaire érudit qui démontre que le Roi Louis VII dit le Pieux a fait donation de l'église au Chapitre de St Vincent les Mâcon vers 1170. Or, dans les anthologies, Louis VII n'a jamais été qualifié de Pieux mais de Jeune !
Le texte traduit serait : le roi Louis le pieux et ami de la vertu offre l'église Vincent la reçoit puis : Juillet en cours allait entrer dans son douzième soleil et ensuite : la mort écarte les gages placés en vue de conjurer le décès de roi.

Il est à remarquer qu'à l'époque où cette traduction a été proposée, l'informatique n'existait pas car elle donne l'impression d'une traduction automatique par un ordinateur ...no comment...Par contre, on trouve bien un roi de France appelé le Pieux ! Il s'agit de Louis I fils et successeur de Charlemagne (778/840). Et on trouve directement sa trace en 815 au sujet de l'église du lieu de Rosarias, jointe justement à celle qui fut la dernière abbesse, Austrude ! Le texte latin figure dans la charte de Louis le Pieux tome IV du Gallia Christana page 264.  Et la fusion des deux lieux ne fait aucun doute puisque nous trouvons dans les cartulaires de St Vincent entre 997 et 1018 : letbaldus episcopus dat sancto Vincentio terrae in villa Avenaci.

Après avoir constaté tant d'anomalies non signalées je me mis à la recherche d'éléments supplémentaires.  Et le hasard fit bien les choses : je rencontrai dans le 14 ième arrondissement de Paris une femme connaissant parfaitement, entre autres, l'épigraphie et travaillai avec elle. Je lui présentai le dossier, et je ne fus pas déçu de ma demande ! Je l'appelerai MLT, elle me fit parvenir une longue étude en plusieurs pages qui confirmait ce que j'avais découvert et infirmait la version officielle ! Cette étude serait trop longue à présenter ici, j'en extrais donc quelques passages.

-ce n'est pas ecclésiam qui est écrit mais aeeclesiam

-l'expression lampade bissena est empruntée au philosophe et poète latin Lucrèce : c'est donc une expression poètique très recherchée, par contre fluiturus est un énorme barbarisme qui choque par rapport à l'expression précédente

-la traduction proposée pour obpositum , gage, est totalement fausse

-l'emploi du verbe offert est curieux car jamais il n'est utilisé pour les donations (dare ou concedere)

-le verbe couler, s'écouler ne s'emploie que pour les liquides et jamais au sens figuré

-l'espace entre fluitur et us est à étudier car ainsi un mot parait manquant

-les lettres proposées pour les altérations ne sont pas forcément les bonnes.

La conclusion d'analyse serait que certains termes employés comme ami de la vertu font penser qu'il s'agirait d'une inscription avec une forte coloration compagnonnique et même alchimique.

Le hasard, qui est souvent mon compagnon de recherches, me conduisit à découvrir un écrit du XVII ième siècle signé de Pierre Louvet (médecin historiographe de Melle de Montpensier et régent du collège de Villefranche) repris par la suite par Joseph Ballofet : on dit que c'est Louis le Débonnaire (autre surnom officiel de Louis I) qui fit bâtir l'église comme cela se voit sous l'autel...

la face arrière de l'autel (côté est)

il faut préciser que cette face non travaillée comporte une porte ce qui confirme que l'autel servit de reliquaire

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la table d'autel

Elle est bien différente que celles que nous connaissons mais sculptée en profondeur : serait ce pour une célébration particulière et ainsi contenir de l'eau (bénite) ?

Haituellement les tables d'autel comportent 5 croix, aux 4 coins et au centre. Elles y figurent mais ce sont des svatiskas ! Tout le monde met un point d'honneur, et avec raison de préciser qu'il ne s'agit nullement de vestige du triste passage des derniers envahisseurs, mais bien de gravures d'origine.

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Et rappelons-nous que le panneton de la clé de l'apôtre Pierre situé en haut à gauche de la facade avant est également en forme de svatiska...

en haut gauche 2 - Copie

les pilastres de fond de choeur

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quand on les observe de près, leurs décors ne sont pas très catholiques...et même pas du tout...Ils ressemblent beaucoup à ce que l'on peut voir ailleurs en Bourgogne (à Tournus par exemple). L'un de ces chapiteaux présente un serpent à double tête, il s'agit de la vouivre si chère à Henri Vincenot, qui est la représentation typique du courant tellurique. Là on nous dit qu'il y a séparation courant en deux directions (j'ai eu à étudier ailleurs un chapiteau où les deux serpents se rencontraient tête à tête...). Et j'ai eu l'occasion dans le passé d'en trouver ainsi présentés par Atlantis.

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remarquez la couleur verte d'origine qui ressort

MAIS !

J'ai déjà souvent évoqué ici-même le magnifique site Lieux sacrés qui aborde des sujets identiques aux miens (en toute indépendance). Je viens d'avoir la curiosité de le visiter au sujet d'Avenas (comme je l'ai expliqué, je travaille dans cet article uniquement à partir de mes travaux des années 1990). Et bien je vous conseille vivement de le consulter, notamment au sujet des pilastres car les explications fournies sont beaucoup plus documentées et savantes que les miennes !

voir articles avant et après (analyses des piliers) : http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/2008/01/23/8986401.html

CONFIRMATION OFFICIELLE DE MES REMARQUES

Continuant de travailler en compagnie du hasard, peu de temps après avoir terminé la rédaction de mon étude, je découvrai chez un bouquiniste une revue publiée par la Faculté des Lettres de Lyon (tome IV 2/1959) dont le premier article s'intitulait : une énigme romane : l'autel d'Avenas. Il était signé par une sommité de la période romane, Raymond Oursel.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Oursel

Je le connaissais déjà pour posséder des ouvrages signés par lui dans la magnifique collection Zodiaque (Abbaye de la Pierre-qui-vire) et je savais donc la qualité de ses connaissances et ouvrages. Et dans cet article Raymond Oursel abordait en 1959 tout ce que je venais de découvrir !

Tout comme l'étude épigraphique signée MLT, je ne peux qu'en citer des extraits (sur 5 pages) :

...une inscription en 4 vers, qui associe la capital romaine à quelques tracés onciaux , prétend expliquer la scène et commémorer l'insigne bienfaiteur de l'église. Malheureusement, ce quatrain obscur, constellé d'ailleurs de fautes grossières, prête aux interprétations les plus contradictoires...

...on constate alors , non sans surprise, que les trois derniers vers, dont l'épigraphie diffère d'ailleurs assez de la première ligne, n'appartiennent pas au même bloc de pierre que l'ensemble de la composition...ils sont grossièrement soudés au bloc supérieur par un raccord de mortier surchargé à l'époque moderne, anomalie qui peut s'expliquer , compte-tenu de la différence d'écriture, soit par une mutilation, volontaire ou non, de la partie inférieure d'un bloc primitif homogène, soit par un remaniement de l'inscription originelle...

Raymond Oursel explique ensuite les pratiques de récupération de meubles existants pour rendre gloire à posteriori à un Seigneur ultérieur. Dans ce cas cela permet d'attribuer une donation du VIII/XIX ième siècle par Louis I le Pieux à celle du XII ième siècle à Louis VII le Jeune...les faussaires ont agi de tous temps...

On imagine ma jubilation...J'avais découvert des faits à l'encontre de la version officielle ; lors d'une séance de l'Académie de Villefranche, en conversation de petit groupe, j'évoquais cela...mais bien entendu j'étais un imbécile...

Nous avons commencé ce voyage par le panneau d'entrée du village d'Avenas, je voudrais le conclure par la cuve de pierre des fonds baptismaux de l'église, et sans commentaire.

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4 juillet 2016

Le musée Dini de Villefranche (en Beaujolais)

Villefranche, au nord de Lyon, s'enorgueillit, avec juste raison, de posséder trois sites d'une importance certaine : la Collégiale Notre Dame des Marais qui fut donation de la fille de Louis XI, Anne de Beaujeu et de son mari Pierre de Bourbon, le Musée Dini et ma maison natale, mais cela est une autre histoire...

Revenons au Musée Dini http://www.musee-paul-dini.com/ , objet d'une donation extra-ordinaire du collectionneur lyonnais Paul Dini et de sa femme, qui permit la transformation de l'ancien musée municipal en un centre d'Art moderne et contemporain. Il faut d'ailleurs remarquer que compte-tenu de la richesse de la collection, le musée des Arts de Lyon aurait bien aimé en garder la possession. Donc, depuis 2001 le musée présente ses collections et de nombreuses expositions thématiques.

Du 11 octobre 2015 au 7 février 2016, une magnifique exposition consacrée aux post-impressionnistes y  a été présentée.

musée dini

Après avoir demandé si je pouvais le faire, ce qui me fut concédé sans problèmes, j'ai réalisé une soixantaine de photographies : elles présentent aussi bien des oeuvres de l'exposition thématique que des oeuvres de la collection permanente. J'aurai voulu titrer chaque tableau : auteur, titre, année. car certains tableaux sont signés par de grands noms. Mais cela aurait représenté un travail colossal de recherches. Les personnes intéressées peuvent contacter directement la boutique du Musée pour acheter les deux catalogues correspondants : celui présenté par l'affiche ci-dessus et le catalogue général de la collection permanente. Ou se rendre sur place et en profiter pour admirer les oeuvres de visu. L'entrée est gratuite tous les premiers dimanche de mois.

Une seule remarque, l'un des tableaux permanents (que j'ai titré) a été le point de départ d'un documentaire d'Agnès Varda les glaneurs et la glaneuse (2000): sa recherche a permis de le sortir des réserves du sous-sol et cela est expliqué sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Glaneurs_et_la_Glaneuse

 Donc vous pouvez voir l'album photos en colonne de droite ou en cliquant sur le lien

http://verlatradition.canalblog.com/albums/le_musee_dini_de_villefranche_sur_saone/index.html

23 juin 2016

Cagliostro, prisonnier à la Bastille et à Rome

Joseph Balsamo  (le véritable nom de Cagliostro) et sa femme Séraphina Feliciani séjournèrent à la Bastille, compromis comme beaucoup d'autres dans l'affaire du collier de la Reine, emprisonnés eux aussi. Laissons place aux écrits de Auguste Maquet dans sa volumineuse histoire de la Bastille (édition originale en ma possession déjà citée ici http://verlatradition.canalblog.com/archives/2015/07/14/32354903.html   ).

Tous deux furent acquittés mais leur captivité fut cruelle. Cagliostro, qui passait pour sorcier dans ce temps-là, ne put trouver de sortilège qui le fit sortir de la Bastille. Il y fut même très malade et eut pour garde un soldat qui, comme d'ordinaire devint son espion. Il poussa si loin la discrétion qu'il entendit chaque jour les plaintes du Comte de Cagliostro sur l'ignorance où il était du sort de sa femme, et qu'il garda toujours le silence ; et pourtant ce soldat savait que chaque jour, pendant sa convalescence, il était permis à Cagliostro d'aller se promener sur la tour au-dessous de laquelle la comtesse était en prison.

Le 20 juin 1786, Cagliostro écrivit une lettre depuis Londres qui fut retrouvée dans les archives de la Bastille, tous les autres documents concernant l'affaire du collier ayant disparu sur ordre de M.de Breteuil...

Les rois sont bien à plaindre d'avoir de tels ministres, j'entends parler du baron de Breteuil, mon persécuteur...Mon courage l'a, dit-on, irrité ; il ne peut digérer qu'un homme dans les fers, qu'un étranger sous les verrous de la Bastille, sous sa puissance à lui, digne ministre de cette horrible prison, ait élevé la voix comme je l'ai fait pour le faire connaître, lui, ses principes, ses agents, ses créatures, aux tribunaux français, à la nation, au Roi et à toute l'Europe.

J'avoue que ma conduite a pu l'étonner ; mais enfin, j'ai pris le ton qui m'appartenait ; je suis bien persuadé que cet homme ne ferait pas de même ; au reste, mon ami, tirez moi d'un doute, le Roi m'a chassé de son royaume ; mais il ne m'a pas entendu. Est ce ainsi que s'expédient en France toutes les lettres de cachet ? Si cela est, je plains vos concitoyens, surtout aussi longtemps que le baron de Breteuil aura ce dangereux département. Quoi ! Mon ami, vos personnes, vos biens sont à la merci de cet homme tout seul ! Il peut impunément tromper le Roi ! Il peut sur des exposés calomnieux et jamais contredits, suspendre, expédier, faire exécuter par des hommes qui lui ressemblent, ou se donner l'affreux plaisir d'exécuter lui-même des ordres rigoureux, qui plongent l'innocent dans un cachot et livrent sa maison au pillage. J'ose dire que cet abus déplorable mérite toute l'attention du Roi. Me tromperais-je et le sens commun des Français, que j'aime tant, est-il autre que celui de tous les hommes ?

Oublions ma propre cause, parlons en général. Quand le Roi signe une lettre d'exil et d'emprisonnement, il a jugé le malheureux sur qui va tomber sa rigueur toute-puissante ; mais sur quoi a-t-il jugé ? Sur le rapport de son ministère ; sur quoi s'est-il fondé ? Sur des plaintes inconnues, sur des informations ténébreuses qui ne sont jamais communiquées, quelquefois même sur de simple rumeurs , avec des bruits calomnieux, semés par la haine et recueillis par l'envie.

La victime est frappée sans savoir d'où le coup part, heureuse si le ministre qui l'immole n'est pas son ennemi ! J'ose le demander, sont-ce là les caractères d'un jugement ? Et si vos lettres de cachet ne sont pas au moins des jugements privés, que sont-elles donc ? Je crois que ces réflexions présentées au Roi le toucheraient. Que serait ce s'il entrait dans les détails des maux que sa rigueur occasionne ! Toutes les prisons d'Etat ressemblent-elles à la Bastille ? Vous n'avez pas d'idée des horreurs de celle-ci ; la cynique impudence, l'odieux mensonge, la fausse pitié, l'ironie amère, la cruauté sans frein, l'injustice et la mort y tiennent leur empire.

Un silence barbare est le moindre des crimes qui s'y commettent. J'étais depuis six mois à quinze pieds de ma femme et je l'ignorais. D'autres y sont ensevelis depuis trente ans, réputés morts, malheureux de ne pas l'être, n'ayant, comme les damnés de Milton, de jour dans leur abîme que ce qu'il leur faut pour apercevoir l'impénétrable épaisseur des ténèbres qui les enveloppent ; ils seraient seuls dans l'univers, si l'Eternel n'existait pas, ce Dieu bon éminemment puissant qui leur fera justice un jour à défaut des hommes. Oui, mon ami, je l'ai dit captif, et libre je le répète : il n'est point de crime qui ne soit expié par six mois de Bastille.

On prétend qu'il n'y manque ni de questionnaires, ni de bourreaux ; je n'ai pas de peine à le croire. Quelqu'un me demandait si je retournerai en France dans le cas où les défenses qui m'en écartent seraient levées. Assurément, ai-je répondu, pourvu que la Bastille soit devenue une promenade publique. Dieu le veuille !

Vous avez tout ce qu'il vous faut pour être heureux, vous autres Français : sol fécond, doux climat, bon coeur, gaieté charmante, du génie et des grâces propres à tout, sans égaux dans l'art de plaire, sans maîtres dans les autres, il ne vous manque, mes bons amis, qu'un petit point, c'est d'être sûrs de coucher dans vos lits quand vous êtes irréprochables. Mais l'honneur ! Mais les familles ! Les lettres de cachet sont un mal nécessaire... Que vous êtes simples ! On vous berce avec ces contes.

Il est digne de vos parlements de travailler à cette heureuse révolution, elle n'est difficile que pour les âmes faibles ; qu'elle soit bien préparée, rien, voilà tout le secret ; qu'ils ne brusquent rien, ils ont pour eux l'intérêt bien entendu des peuples, du Roi de sa maison. Qu'ils aient aussi le temps, le temps premier ministre de la vérité, le temps par qui s'étudient et s'affermissent les racines du bien comme du mal ; du courage, de la patience , la force du lion, la prudence de l'éléphant, la simplicité de la colombe, et cette révolution si nécessaire sera pacifique, condition sans laquelle il ne faut pas y penser. Vous devrez à vos magistrats un bonheur dont n'a joui aucun peuple, comme celui de recouvrer votre liberté sans coup férir, en la tenant de la main de vos Rois.

La lecture de cette lettre est passionnante ; il y décrit une justice royale corrompue par les abus de pouvoir, le despotisme à l'insu du Roi. Il y souhaite, il y annonce, en 1786, une révolution, mais il se trompe en l'espèrant pacifique et sans douleurs. Il espère aussi la disparition de la Bastille en tant que prison, remplacée par une promenade...

On ne s'attend pas à un tel Cagliostro, loin de son image de Mage, de ses activités maçonniques et initiatiques dont on parle tant, et sur lesquelles on a bâtit tant de légendes et dont certains se nourrissent encore. Cela existe, certes, nous l'avons déjà évoqué ici même (en rapport avec Papus, ses amis et le mage Philippe dit de Lyon) http://verlatradition.canalblog.com/tag/Cagliostro 

et notamment son évangile : http://verlatradition.canalblog.com/archives/2014/03/05/29363930.html 

et la manipulation de sa signature http://verlatradition.canalblog.com/archives/2014/02/04/29116710.html

et nous évoquerons encore ces activités initiatiques, mais toujours à partir de faits, de documents incontestables , la reprise des "on dit que", "untel a écrit que", "il semblerait que "...n'étant pas la politique de la maison.

 illustration du livre rare de Auguste Maquet sur le Bastille

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 Le personnage en question, fils de Pierre Balsamo et de Félicie Braconnieri, né le 8 juin 1743 à Palerme, et dont le pseudo le plus connu fut Comte de Cagliostro, fut et est toujours, l'objet de fortes contestations... Adoré comme un dieu par les uns, vilipendé comme un escroc par les autres, avec, pour les uns et les autres, preuves formelles à l'appui ! Je possède d'anciens ouvrages (éditions originales) allant dans les deux sens. D'abord, j'ai plusieurs fois présenté ici-même le remarquable ouvrage de Marc Haven (Emmanuel Lalande le gendre de Nizier-Anthèlme Philippe) ainsi que l'évangile qu'il a eu l'honneur de publier.

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Et j'ai acquis récemment un livre en édition reprint (Veyrier) datant de 1863 et publié par J.H.E.Comte Le Couteulx de Canteleu (par ailleurs grand spécialiste de la vénerie) sur l'instigation d'un parrain illustre : Gérard de Nerval, intitulé les Sectes et Sociétés secrètes politiques et religieuses ; essai sur leur histoire depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution française. Bien que partisan (primauté de l'Eglise de Rome) cet ouvrage est fort honnête par ses études historiques qui établit un vaste panorama des Sociétés initiatiques, leurs tenants et leurs aboutissants. Le Comte a ainsi eu accès à de nombreux documents, de nombreuses archives dont il est entré en possession.

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Pour en revenir à Cagliostro, il publie le jugement décrété par Pie VI qui commua la peine de mort prononcée le 7 avril 1791 en détention perpétuelle :

Joseph Balsamo, atteint et convaincu de plusieurs délits et d'avoir encouru les censures et peines prononcées contre les hérétiques formels, les hérésiarques et les maîtres et les disciples de la magie superstitieuse, a encouru la censure et les peines établies, tant par les lois apostoliques de Clément XII et Benoit XIV, contre ceux qui, de quelque manière que ce soit, favorisent et forment des sociétés et conventicules de Francs-Maçons, que par l'édit du Conseil d'Etat porté contre ceux qui se rendent coupables de ce crime à Rome ou dans tout autre lieu de la domination pontificale. Cependant, à titre de grâce, la peine qui livre le coupable au bras séculier est commuée en prison perpétuelle dans une forteresse où il sera étroitement gardé sans espoir de grâce, et après qu'il aura fait l'abjuration comme hérétique formel dans le lieu actuel de sa détention, il sera absous des censures, et on lui prescrira les pénitences auxquelles il devra se soumettre.

Le livre manuscrit, qui a pour titre Maçonnerie égyptienne, est solennellement condamné comme contenant des rites, des propositions, une doctrine et un système qui ouvrent une large porte à la sédition, et comme propre à détruire la religion chrétienne, superstitieux, blasphématoire, impie et hérétique, et ce livre sera brûlé publiquement par la main du bourreau avec les instruments appartenant à cette secte.

Par une nouvelle loi apostolique, on confirmera et on renouvellera non seulement les lois des souverains pontifes précédents, mais encore l'édit du Conseil d'Etat, qui défendent les sociétés et les conventicules des Francs-Maçons, faisant particulièrement mention de la secte égyptienne et d'une autre vulgairement appelée les Illuminés, et l'on établira les peines les plus graves et principalement celles des hérétiques, contre quiconque s'associera à ces sociétés ou les protégera.

Et comme le dit un terme juridique : pour valoir ce que de droit...

 

 

20 avril 2016

Chessy-les-mines et autres lieux du Beaujolais en rapport avec Jacques Coeur

Le village de Chessy se situe en bordure de l'Azergues affluent de la rive droite de la Saône, et fut fondé par Cassius. Elle porte l'appelation de Chessy-les-mines en raison du fort gisement (rare en France) de cuivre exploité depuis la période gauloise, ensuite par les Romains et les Abbés de Savigny, avec la mine jaune, la noire, la rouge et la bleue. Cette dernière est connue par les collectionneurs du monde entier sous le nom de Chessylite : cristallisation sous forme d’azurite, alliée à la malachite verte, la cuprite, la smithsonite.

Charles VII de Valois missionne son Grand Argentier Jacques Cuer (Jacques Coeur) pour l'exploitation des ressources minières du Royaume. Ce dernier entre en relation avec les Baronnat qui possédaient depuis le début du XVème  siècle les mines de Chessy et  s’associe avec elle. Dans le même temps il entreprend la reprise de l'exploitation d'autres mines de la région (Beaujolais et Lyonnais).

Ainsi dans l'église de Chessy restaurée au XVième siècle (voir http://www.chessy69.fr/eglise-chessy ), on peut voir un double vitrail de l'époque avec deux têtes se faisant face : avec un homme au profil d'empereur romain et une femme casquée. Il est dit qu'il s'agirait des portraits de Jacques Cuer et de son épouse Macée de Léodepart.

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Une maison  du quartier Renaissance de la ville de l'Arbresle, toute proche, est dite également Maison Jacques Coeur, on remarquera la ressemblance des médaillons sculptés de la façade avec les vitraux de Chessy.

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Un érudit du Beaujolais, Marius Audin (dont j'ai beaucoup étudié les travaux depuis...1990) a publié une somme de connaissances consacrée au Chapitre de Beaujeu publiée par Jean Guillermet ce libraire-éditeur (et plus encore) extraordinaire sans qui le Beaujolais ne serait pas ce qu'il est. Je fais ici un aparté à son sujet : je me souviens étant enfant de son immense silhouette avec un grand chapeau et une cape noire que l'on croisait dans les rues ou lors des manifestations culturelles ; ami de personnalités comme Colette (qui séjourna chez lui), Gabriel Chevallier, Maurice Utrillo, Suzanne Valadon, Maurice Baquet (tiens ! un cousin germain éloigné), Ninon Vallin, Edouard Herriot, etc... ; parenthèse fermée.

Donc, j'ai sous les yeux le tome III (1938, tiré à 260 exemplaires) du Chapitre de Beaujeu titré les Doyens, il y aborde la question des mines de la région. Au début du chapitre consacré au Doyen Claude Paradin qui fut admis au Chapitre le 30 août 1549, Marius Audin écrit :

...au milieu du XVI ième siècle, la question des mines préoccupait fort le pouvoir ; au mois de novembre 1565, Charles IX avait donné des lettres patentes confirmatives de celles de ces prédécesseurs...qui avaient jouit de tous temps des droits des mines, tant d'or que d'argent, azur,plomb, vitriol, alun de glas et autres métaux, en toutes leurs terres et seigneuries...Un rapport fut établi fin 1568 et contient, entre autres :

...en la paroisse de Joux et au lieu appelé la Vieille Montagne, il y a des mines tenant argent, cuivre et un peu d'or, au chemin de Ressins elle tiennent trois marcs et demi d'argent pour cent et une autre, à un quart de lieue du chateau de Joux et demi-lieu de Layssons un marc pour cent... que l'une des mines de Sain-Bel tirant à Chevinay  tient or, argent et azur... que la mine de Brullioles à traict d'arquebuse de l'église et laquelle faisoit faire Jacques Coeur de Bourges, dont furent faictes les pièces appelées Jacques Coeur, est de plomb et d'argent, tient pour cent de plomb, cinq marcs d'argent... que la mine de Cheyssieux, où les Baronnat ont faict travailler, et aussi ledit Jacques Coeur est d'or et de soufre...

et caetera...

Marius Audin consacre, à la fin du livre, une annexe entière aux mines de la région qui apparaissent immensément riches et qui étaient toutes exploitées aux XV et XVI ièmes siècles : pyrite de cuivre, manganèse, plomb et galène, pyrite de fer, flurorine, barytine, sulfure, silicate d'antimoine, sulfate de fer, vitriol. On peut se douter que du fait de son aptitude à travailler les ressources minières, Jacques Coeur était complètement impliqué dans de telles exploitations, en son nom ou sous la forme de prêtes-noms, ce qui était sa grande habitude. Et cela peut aussi à amener à quelques réflexions sur, oui ou non, sa passion de ...chimiste.

Et les commentaires ci-dessous apportent également quelques précisions...

au sujet des mines de Chessy voir le site spécifique :

http://www.chessylite.com/


 

14 février 2016

Croissance par René de Obaldia

extrait des récits-éclairs, les richesses naturelles (1970 Grasset)

Lorsqu'on mit à l'enfant un fil autour de sa première dent de lait pour la lui arracher, un homme agonisait dans une ville voisine.

Lorsque, d'un coup sec, on tira le fil, l'homme mourut. L'enfant, pris de sanglots, courut dans une pièce noire et s'y enferma.

Lorsqu'il rouvrit la porte, il en ressortit un homme.

 

obaldia

13 février 2016

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Prise de chez moi la maison d'un voisin, un certain Nizier-Anthèlme Philippe appelé Maître Philippe de Lyon...auquel je dis bonjour tous les matins en ouvrant mes volets...
 
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