Souvenirs du Bugey (réédition avec photos)
Ce n’était pas une maison bleue mais elle était adossée à la colline, et combien comme moi y furent attachés ? Oh ce n’était pas très loin, simplement dans le Bugey, dans un hameau alors encore protégé, rassemblé autour de son vieux four à pain, de son auberge et de son lavoir, au pied d’une énorme forteresse des XII°/XIII° siècles visitée maintenant par des milliers de touristes.
Un site de rêve…
Et au milieu de ce hameau une maison de rêve. Il en a fallu à ses occupants de la volonté pour arriver à l’adapter aux besoins d’une vie permanente, il en a fallu à ses occupants du temps pour arriver à l’adopter. Et ils ne furent pas seuls, je ne sais combien de leur amis les aidèrent dans cette tâche difficile, combien d’amis de leurs amis vinrent à la rescousse.
Le résultat fut à la hauteur des efforts donnés : une maison de rêve , à l’ancienne équipée du confort moderne mais avec le respect total de la nature. Les propriétaires y étaient pour plus que beaucoup car pour moi, même si les choses ont changé du fait du temps qui passe, ce couple était simplement exceptionnel et j’ai eu l’honneur de travailler dès le début avec eux aussi bien dans leur restauration que dans leurs activités. C’est ainsi que nous avons organisé et tenu à nous trois un arbre de Noel dans la grande salle du château avec je ne sais plus quelle hauteur de neige et tous les enfants du coin.
C’est ainsi que…
La maison, du fait de leur charisme, était toujours pleine de monde, et, à plus forte raison lorsque le beau temps revenait. Les soirées étaient bien occupées car il y avait facilement présents 5 ou 6 guitaristes ou d’autres musiciens, sous l’égide du Maitre de maison lui-même, entre autres, luthier avec sa collection de guitares (dont une à 12 cordes), de violes de gambes et autres dulcimers et psaltérions. Et connaissant des répertoires entiers tels ceux des Beatles, des musiciens folks, guitaristes américains et chanteurs français des années 70/80. Ces concerts se passaient soit dans la salle de séjour à l’immense cheminée rustique, soit dehors à côté du lavoir (nous avions même créé une association de sauvegarde du hameau qui avait reçu un immense succès grâce à nos journées du four à pain et qui a maintenu ainsi l’auberge rurale devenue un établissement réputé).
Vous imaginez donc les soirées et les nuits ! Comme souvent les amis de la maison étaient trop nombreux on campait aussi bien dans la maison que dans un pré.
Et le matin qui est-ce qui était levé le premier pour faire chauffer le premier café ? C’était notre hôte que l’on trouvait assis au coin de la cheminée sur son banc en train de se rouler une cigarette. Toujours le même rituel en mauvaise période autour de la grande table et en beau temps dehors sur la terrasse avec là aussi une table immense. On voyait arriver tout le monde pendant toute la matinée, en fonction de leur durée de sommeil, certains pour mieux se réveiller allaient faire trempette dans l’eau de source du lavoir…
On avait tous apporté quelque chose, du pain, des croissants, des biscottes, des gâteaux qui complétaient les merveilleuses faites par notre hôtesse et la pâte de coing fabriquée par son fils. La cafetière et la théière (choix de thés en vrac ) fonctionnaient ainsi toute la matinée. Il arrivait un moment où le maximum était levé, plus ou moins endormi, et la table se retrouvait pleine, certains même s’asseyant sur les escaliers. Et cela durait au soleil jusqu’à plus de midi…Vous pouvez imaginer la convivialité qui régnait, permettant aux nouveaux de mieux connaitre les autres. Et les touristes montant au château étaient étonnés, certains croyant même qu’il s’agissait d’un lieu public !
Je m’arrête ici car ma description permet d’imaginer ces moments heureux de partage.
merci Josy et Quinquin
en 2009 j'en ai tiré une histoire dont beaucoup d'éléments sont véridiques